Depuis l'époque gallo-romaine, l'histoire des Juifs en France ne cesse d'osciller entre ombre et lumière. Tantôt protecteur bienveillant, tantôt despote ostracisant, le pays des Francs demeure ambigu vis-à-vis de l'une des plus vieilles communautés d'Europe. Comment expliquer cette attitude paradoxale ?
La France, indéniablement, est une terre d'accueil depuis des siècles pour le peuple juif. Dès le Moyen Âge, la culture hébraïque est partout présente et respectée. Bien après, la Révolution permet même aux Juifs d'accéder à la citoyenneté, tandis que le Premier Empire les unifie sous l'égide d'une organisation centrale. Puis, la Restauration, Napoléon III et enfin la République facilitent leur promotion économique, politique et sociale. Après l'Occupation, les israélites français – avec l'aide d'organisations juives internationales – se dotent d'institutions pour répondre à leurs nouveaux besoins. Enfin, la guerre d'Algérie et la décolonisation font de la France l'un des trois pôl…